Page:Villiers de L’Isle-Adam, Premières poésies, 1893.djvu/32

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VI


— Ô mes anciens amours, Antilles diaprées,
Et vous, rochers de l’île aux cimes empourprées,
Vous, que j’aime toujours, pourquoi vous ai-je fui ?
Parmi tous ces humains, perdu, comme un atôme,
Je venais pour chercher la gloire, vain fantôme !
Vaut-elle bien la paix que je cherche aujourd’hui ?



VII


Ici règne l’Ennui suprême qui dévore ;
Ici l’on n’entend pas les hymnes de l’aurore ;
Ici l’on a perdu le délire sacré,
L’enthousiasme saint qui fait les grandes choses ;
Et la fumée, au loin, a desséché les roses,
Les roses qui s’ouvraient sous le ciel azuré !