Page:Villiers de L’Isle-Adam, Premières poésies, 1893.djvu/45

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» Veux-tu fuir ce désert maudit ?
» Je t’aime, et te serai fidèle. » —

L’enfant le regarda longtemps ;
Et, se soulevant avec peine :
« Tu n’es pas celui que j’attends,
» Ô voyageur au front d’ébène !

» Un autre a déjà mon amour ;
» Et mon amour, c’est tout mon être.
» J’attends ici le giaour
» Qui reviendra, ce soir, peut-être !

» Mais... ce collier d’ambre, veux-tu ?
» Tiens ! prends ! et qu’Allah te conduise ! »
— La main sombre de l’inconnu
Tourmentait sa dague, indécise. —