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et que, tout à coup, je vis entrer le comte Ghérard cachant son uniforme sous un manteau de cavalerie.

Le Commandeur

Ici ? Lui !.. — Pourquoi ?

Herr Zacharias, un peu étonné

Mais, je suppose, pour embrasser dans un adieu de tendresse, qui fut suprême, celle qui devait, en des jours si prochains, lui donner un fils ! La comtesse Lisvia d’Auërsperg, alors enceinte de monseigneur Axël, s’était retirée ici, pendant cette guerre, et toujours alitée, faible et malade ; elle eut ainsi, du moins, la joie de revoir son époux avant que la mort les réunît. La fatale nouvelle du surlendemain soir lui demeura cachée jusqu’à la fin. — Peut-être, en cette visite précipitée, et si brève, le comte d’Auërsperg lui laissa-t-il quelque écrit inconnu, destiné à son fils, au cas où les périls, qu’il pressentait peut-être, laisseraient son fils orphelin. Qu’est devenu cet écrit ? A-t-il même existé ? Je l’ignore.

Le Commandeur, qui s’est remis et qui a songé un instant

Herr Zacharias, je doute, malgré moi, quelque