Page:Villiers de L’Isle-Adam - Axël, 1890.djvu/130

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en haut lieu, moi, vieillard perdu en ces distantes forêts ! — Vous, monseigneur, vous êtes puissant. Vous êtes écouté des rois ! J’ai donc cru pouvoir enfreindre un serment, d’ailleurs coupable, afin que vous agissiez au nom de mon trop indifférent maître. Ainsi la gloire, la puissance et la fortune lui arriveront-elles malgré lui !… Et j’ai voulu m’acquitter de ce devoir envers la mémoire de son noble père, qui fut votre parent et votre ami.

On entend l’appel d’un cor lointain dans l’avenue.

Voici monseigneur Axel ! — Prononcez, maintenant.

Il enroule en toute hâte ses papiers et les cache sous sa houppelande.
Le Commandeur, qui l’a profondément regardé

Herr Zacharias, vous êtes un sage et loyal serviteur. Tout ce que je puis vous répondre, c’est que je pars cette nuit, — et qu’avant trois mois on aura de mes nouvelles en ce château.

Mouvement de joie de herr Zacharias.
— À lui-même, réfléchissant :

Ça, nous disons : ma chambre est prête, à moins d’une heure de chevauchée d’ici, par les Sentes-basses, à l’hôtellerie des Trois-Cigognes, — au carrefour du Wald-Kreutz ; Otto, mon valet de