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Page:Villiers de L’Isle-Adam - Derniers Contes, 1909.djvu/132

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houx, appendue en travers au-dessus de la porte, m’indiquait une auberge.

À l’aspect de cette oasis, je pressai le pas ; vite, j’arrivai ; je montai les deux pierres du seuil et fis jouer le loquet. J’entrai ; la porte se referma seule, derrière moi.

Ébloui par les miroitements de la route, je ne distinguai rien, tout d’abord, dans la demi-obscurité ; mais j’éprouvai, d’autour de moi, la sensation d’une fraîcheur délicieuse que parfumaient des senteurs d’herbes odoriférantes.

Après deux ou trois clins de paupières, je me reconnus en une vaste salle, où m’apparurent des tables désertes, avec leurs bancs. À droite, et bien au fond, dans l’angle, assis à une manière de comptoir, l’hôtelier, face farouche, au poil roux, — l’encolure d’un taureau, — me regardait. Je jetai mon bâton sur une table, posai son chapeau sur le paquet, puis m’assis et m’accoudai, me tamponnant le front de mon mouchoir.

— De votre vieux cru et de l’eau fraîche ! demandai-je.

Et je me remis à songer, en considérant d’assez beaux lauriers-roses plantés en de gros vases peinturlurés, aux encoignures des fenêtres.

— Voici ! me dit bientôt l’hôtelier en venant placer auprès de moi la bouteille, la carafe et le verre.

Comme je buvais :

— Monsieur est artiste ? murmura-t-il en m’exa-