Page:Villiers de L’Isle-Adam - Derniers Contes, 1909.djvu/218

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déserte, le jour baissait, le rideau claustral était tiré derrière les grilles. Toute vision avait disparu.

Mais le sublime adieu de cette grande ensevelie avait consumé désormais l’orgueil charnel de mes pensées. Et, depuis, grandi par le souvenir de cette Béatrice, je sens toujours, au fond de mes prunelles, ce mystique regard, pareil sans doute à celui qui, tout chargé de l’exil d’ici-bas, remplit à jamais de l’ardeur nostalgique du Ciel les yeux de Dante Alighieri.