Page:Villiers de L’Isle-Adam - Derniers Contes, 1909.djvu/307

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des hommes de haute raison et d’un savoir éprouvé. Cette doctrine s’autorise de faits complètement en désaccord avec diverses lois avérées de la Nature ; et ces faits sont attestés, cependant, par des témoignages à ce point considérables que l’on a cru pouvoir, officiellement, nous en saisir. — La Chambre des représentants, à Washington, a reçu des pétitions, à ce sujet, revêtues de plus de vingt mille signatures. À Hertford, des enfants, — de très jeunes filles même, ont failli payer de leur existence (les demoiselles Fox, par exemple, âgées de douze et de quatorze ans) des phénomènes que tout un district attribuait à leur présence. — En Angleterre, jusque dans Londres, la fréquence de ces prétendus « événements occultes » a fini par troubler, par effrayer les esprits d’une partie de la population : l’on se croirait au Moyen Age, en écoutant ces rumeurs.

J’estime qu’il est du devoir des hommes de science, qui ont appris à travailler d’une manière exacte, d’examiner tous les phénomènes qui attirent l’attention publique, afin, soit d’en confirmer la vérité, soit d’expliquer, si faire se peut, l’illusion des honnêtes gens en dévoilant la supercherie des charlatans, des imposteurs.

Or, un grand nombre de personnes, d’un sens commun cependant notoire, avons-nous dit, — nous parlent, par exemple, « d’influences mystérieuses sous l’énergie desquelles de lourds objets d’ameublement se meuvent, soudain, d’une pièce à une autre, sans l’intervention de l’homme. »