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Page:Villiers de L’Isle-Adam - Derniers Contes, 1909.djvu/94

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par la dure épreuve du Bonheur, je vous rends à la vie et à votre amour, car je crois que vos prières au bon Dieu seront désormais moins distraites que par le passé.

Une escorte les reconduisit donc à leur palais tout en fête : on les attendait ; ce furent des rumeurs de joie !…

Seulement, pendant le festin de noces, tous les nobles convives remarquèrent, non sans étonnement, entre les deux époux, une sorte de gêne guindée, d’assez brèves paroles, des regards qui se détournaient, et de froids sourires.

Ils vécurent, presque séparés, dans leurs appartements personnels et moururent sans postérité, — car, s’il faut tout dire, ils ne s’embrassèrent jamais plus — de peur… de peur que cela ne recommençât !