Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/229

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gants et ses bottines laissaient deviner des mains et des pieds de race. Ses cheveux noirs se disposaient bien sur son front. Il avait des yeux expressifs, d’un bleu foncé, tout brillants de vie ; une âme s’y peignait déjà élevée et un esprit pénétrant. Son nez droit lui donnait l’angle facial des types romains ; ses dents et la blancheur de sa peau ressortaient par le duvet noir qui luisait sur sa lèvre supérieure. Il avait les sourcils noirs et bien arqués. Il était bien fait ; sa haute taille, la souplesse de ses mouvements annonçaient une vigueur développée et des muscles d’athlète. Comme pour adoucir la sévère beauté de son visage, son sourire était d’une modestie et d’une timidité d’enfant. Ceci était une chose auguste : les hommes d’une grande valeur se voilent quelquefois de ce sourire charitable ; alors c’est d’une force accablante, et cette humilité constate mieux, pour les esprits clairvoyants, ce que nous appellerions volontiers la puissance d’horizon, que les arrogances possibles. Enfin le comte Wilhelm semblait n’avoir aucune pensée qui ne fût bonne et ingénue.