Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/30

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— Ce qui m’a surpris, continua-t-il, c’est le regard clair et inaccoutumé dont elle accompagna sa phrase : « Amenez-le-moi, » et l’attention inusitée qu’elle parut prendre à ce fait de votre récente arrivée à Florence. Elle avait quelque chose de changé dans le son de voix. Je ne lui connaissais pas cette manière, et je fus assez étonné de ce brusque intérêt pour une chose d’importance secondaire. Enfin, je crois qu’elle désire vous voir, et c’est un rare mérite qu’elle vous donne là.

— Est-il possible ! s’écria radieusement Wilhelm.

Il avait une question sur les lèvres, mais il n’osa pas interrompre le prince, qui le devina.

— Elle paraît vingt-quatre ans, ajouta Forsiani ; elle en a de vingt-six à vingt-sept. Il est difficile de se figurer une femme plus belle. C’est une blonde, avec un teint blanc comme cette statue ; des yeux noirs, d’une expression admirable ! Vous serez charmé de la merveilleuse distinction de ses traits et de la douceur extraordinaire de sa voix. La simplicité de ses paroles vous semblera d’abord