Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/105

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LE NOUVEAU-MONDE 8T RUTH Bientôt, Stephen, je serai, de nouveau, l’absente que vous préfériez !... Après cette guerre, je partirai — et nous ne nous verrons plus. Stephen Tu ne partiras pas ! RUTH Ce sera mon devoir. Stephen Ton devoir, c’est de m’aimer, ton devoir, c’est d’être à moi ! RUTH Le vôtre est de m’épargner une résistance qui me brise. Laissez- moi, et ne me suivez pas. (Elle est debout, sur les marches qui précèdent la maison.) Stephen Oh ! — mais c’est affreux, enfin ! Ruth, hésitante Faire souffrir un cœur comme le sien ! (Avec un mouvement de retour.) Stephen ? (Stephen lui tend les bras. — Brusquement elle s’eufuit.) Pardonnez-moi ! (Elle rentre en étouffant et en se cachant le visage.) Stephen, seul et pendant que commencent à se faire entendre des bruits de foule qui approche Elle m’aime et elle me repousse ? — Oh ! son secret, que ni Mary, ni le chevalier ne veulent ou ne peuvent m’ap- prendre, je le découvrirai !... Et, quel que soit l’obstacle qui nous sépare, je le renverserai, je le jure.