Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/132

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ACTE QUATRIEME Cinquième Tableau : Rhode-Island L’intérieur d’une maison de squatter : dernier avant-poste du camp de Rhode-Island. C’est une vaste salle, seulement éclairée par une lampe suspendue à une solive du plafond. Au milieu, longue table, entourée de grosses rondelles d’arbres. A droite, une draperie de bure masquant une porte ; à gauche, troisième plan, un talus s’adossant à un mur presque détruit. L’intervalle de droite, entre le mur et le portant, représente l’ouverture d’une tranchée ; les palissades se prolongent de ce côté, jusqu’au fond de la scène, vers la lisière de montueuses forêts ; l’intervalle de gauche représente un ravin bordé d’arbres et aboutissant aussi à ces forêts. Au fond de la salle, grande porte entre deux fenêtres. — A tra- vers la porte et les fenêtres ouvertes, on aperçoit les senti- nelles perdues, les faisceaux de baïonnettes surmontés des premiers drapeaux de l’Union, représentant une Pomme de pin, entourée de sept étoiles. Au lever du rideau, mistress ANDREWS est assise auprès de la table, sous la lampe, une corbeille à côté d’elle. Elle effile du linge et taille des bandes de toile. — STEPHEN est debout, près d’elle, en costume d’officier supérieur de l’armée fé- dérale. SCENE PREMIERE Mistress ANDREWS, STEPHEN, puis VAUDREUIL , UN SOLDAT D’AMBULANCE. — Au dehors, senti- nelles PERDUES. Mistress Andrews, à elle-même Ce Bob, ce Moscone, ces deux bandits, sont-ils revenus du camp de lord Cecil ? Oh ! je suis inquiète !... je joue