Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/134

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116 ACTE QUATRIEME Mistress Andrews, grave Monsieur de Vaudreuil ! Vaudreuil Vous ai -je offensée ? La question est permise, à la guerre. Mistress ANDREWS, après un instant C’est vrai, monsieur. — Eh bien... si. j’aime ! Et, celui que j’aime est l’un des nôtres. VAUDREUIL, étonné L’un des nôtres ? Mistress Andrews, très-simplement Oui, monsieur. STEPHEN, surpris Comment cela se fait-il ? Vous êtes toujours seule ? Mistress Andrews, effilant son linge Quand je pâlis auprès de lui, je vous assure qu’il ne le voit pas ; quand mon cœur bat, lorsqu’il court un danger, il n’entend pas ; quand je lui prends la main pour lui dire adieu, avant la bataille, il ne sent pas ma main trembler. (Un silence.) De sorte que la mort... m’est, parfois, indiffé- rente. STEPHEN, affectueusement Je vous plains, mistress Andrews ; vous êtes fière et dévouée ; je vous plains d’aimer seule ! Mistress Andrews, à part Cette nuit, c’est moi qui te plaindrai.