Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/33

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LE NOUVEAU-MONDE 15 SCÈNE V Lady CECIL, Lord CECIL, puis, a la fin, DICK Lord Cecil Daignez prendre place , milady. (il la conduit vers un sopha et s’assied en face d’elle.) J’ai quitté sa Majesté il y a six jours à peine, à Windsor. Je ne me suis accordé en route que peu de repos, vous le voyez : je tenais à vous apporter, le plus tôt possible, ma réponse à ventre dernier message. Lady Cecil, se levant Vous consentez, monseigneur ? Lord Cecil, souriant, et lui faisant signe de se rasseoir Veuillez m’entendre. Lorsqu’autrefois mon père me fit part des relations établies, depuis une année, entre mistress Moore, votre mère, et lui, au sujet de notre alliance, tout mon esprit était occupé déjà par les charges que le roi m’a- vait confiées. L’heure est dangereuse, milady. Au Parle- ment siègent des hommes qui perdent, en huit jours, plus de comtés que nos ancêtres n’en ont conquis en huit siècles. Pendant les discussions vaines, nos possessions en Améri- que, dont l’avenir devait élever l’Angleterre au rang de la plus riche et de la plus puissante nation du monde, vont échapper à la couronne. Je répondis à mon père que les nécessités de ma mission politique ne me permettraient pas de prendre assez d’intérêt à des devoirs de famille. Lady Cecil Pardonnez-moi, monseigneur, si, de mon côté, je n’ac- ceptai que froidement l’honneur de votre alliance. Lord Cecil, après un geste Je consentis à une entrevue, cependant. — Lorsque je fus on votre présence, Ruth, je me sentis charmé, oh ! profon-