Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/71

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LE NOUVFAU-MONDE 58 MOSCONE, rêvcur Il est de fait que tu as un peu baissé, mon vieil ami. Bob Le crois-tu, sincèrement ? MOSCONE, l’index sur un côté du nez Oui. Tiens, autrefois, primo, tu n’aurais jamais pris une bourse vide. BOB, à part Aie, ruffian !... MOSCONE Secundo, tu ne m’aurais jamais cru assez jeune pour la laisser à portée de ta main si elle eût été pleine. BOB, à part Fleur de potence !... (Haut, riant et rendant la bourse.) C’est parbleu vrai ! — Une distraction, mon cher Moscone. MOSCONE, attendri Mon enfant, l’intention t’excuse ; je m’associe à tes re- grets, j’y compatis au besoin. (Soupirant.) Placés dans un au- tre milieu, nous serions devenus d’honnêtes gens : j’aime du moins à le croire : — Dieu ne l’a pas permis. Sa sainte volonté soit accomplie ! — Ma, venons au fait ; j’ai là deux cents dollars... BOB, tressautant sur son siège Hein ? MOSCONE, ingénument, clignant de l’œil à son tour Oui. Dans la bonne poche ! Dans celle que je ne montre pas. En veux-tu la moitié ? Crépuscule.