Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/75

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LK NOUVEAU-MONDK 57 RUTH, doucement Chevalier, il faut aussi que je sois à Mont-Vernon, ce soir même. Vaudreuil Quoi ! sans prendre de repos, miss Ruth ? RUTH, inquiéte Peut-être est-il trop tard, déjà ! Les vaisseaux anglais sont rapides. Je sentirai la fatigue quand j’aurai accompli mon devoir. J’ai votre parole. (pius bas.) Soyez patient !... J’en sais qui attendent jusqu’à la mort leur premier bai- ser ! Vaudreuil, de même Sir Stephen Ashwell, d’après vos paroles, miss Ruth, doit être un jeune chasseur, un de ces bûcherons redouta- bles à ceux qui les attaquent. Ne craignez rien. Au sur- plus, nous partirons dans une heure. Le temps des apprêts nécessaires. Eu attendant, reposez-vous, du moins. TOM BURNETT, s’approchant, obséquieux Les chambres de leurs Grâces. Il indique les chambres de gauche à Ruth et à Mary. Un OFFICIER, montrant une affiche des denrées de l’hôtel Messieurs, le vin de notre France nous a précédés, ici. Vaudreuil, se détournant Alors, du Champagne !... pour porter la santé de notre roi Louis XVI, du premier souverain de l’Europe qui pro- tège, ici, en défenseur, la liberté. Ruth, bas, au chevalier, pendant que Tom Burnett apporte des paniers de vin de Champagne et des verres Un mot, encore. Vous m’avez fait serment, monsieur de Vaudreuil, que vous ne questionnerez jamais ma chère Mary (Mary, qui sera demain votre femme), sur un secret qui me concerne toute seule... et que, seule, elle doit con- naître avec moi — jusqu’à ce que je vous l’apprenne ?...