Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/90

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72 ACTE TROISIEME MOSCONE, de même, pensif Pas encore. — Le chevalier, dont le navire est retourné en France, habite ici, avec sa femme et miss Moore, mais le Stephen Ashwell demeure à deux cents yards, à Mont- Ver- non. — Il vient visiter tous les jours miss Ruth. Souvent nos deux coqs chassent ensemble dans la Forêt-Bleue ou pèchent, là, dans le Rappanhoë . — Miss Moore et mis- tress Mary s’occupent de la maison. (Examinant les alentours.) Oui. Tout cela est bien clos ; c’est bâti en pierres et en briques ; — de plus, ils ont un terre-neuve et des volets de fer. Elles savent faire le coup de feu. Aux premières détona- tions la milice accourerait. Sans parler de certaine indigène, une toute jeune peau-rouge — (très dangereuse, Bob). (Il le regarde.) Bob, souriant et se caressant la barbe Je m’en charge ! MOSCONE Elle les aime — et elle rôde sans cesse autour de la plan- tation. — Rien à tenter. D’ailleurs, je n’ai pas d’ordres. — Quant à la jeune indigène, je ne te conseille pas d’en ap- procher ton minois. Je crois que j’aurais à te pleurer, le cas échéant. (A part, apercevant mistress Andrews qui entre à gauche, vêtue en puritaine.) Mistress Andrews ! (Haut.) Tiens, Bob, j’ai affaire. Voici un dollar. Va m’attendre au bar du père Jonathan. J’aurai du nouveau dans une heure. Bob, acceptant Suffit. Dispose de mon âme. (Il sort vivement.)