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melon


MELON
Cucumis Melo L.
Fam. des Cucurbitacées.


Noms étrangers : angl. Melon, all. Melone. flam. et holl. Meloen. ital. Popone, Melone. esp. Melon, port. Melào.


Annuel. — Originaire des parties chaudes de l’Asie et cultivé depuis une époque très reculée, le melon n’est pas connu d’une façon certaine à l’état sauvage : on suppose que le type primitif, s’il existe encore quelque part, doit avoir un fruit oblong dans le genre de celui du M. de Perse.

Le melon est une plante à tiges herbacées, minces, flexibles, à peu près cylindriques, munies de vrilles au moyen desquelles elles s’attachent aux objets environnants, et grimpent quand elles trouvent un point d’appui convenable ; dans le cas contraire, elles rampent sur le sol. Les feuilles ainsi que leur pétiole, comme les tiges elles-mêmes, sont rudes au toucher, par l’effet de poils courts, épaissis, qui ont presque la consistance de vraies épines. La forme des feuilles est assez variable, ainsi que leurs dimensions ; il n’y a pas de relation constante entre la grandeur des feuilles d’une variété et la grosseur de son fruit. Ordinairement les feuilles sont réniformes, arrondies, souvent plissées et ondulées sur les bords ; souvent aussi elles sont assez nettement divisées en trois ou cinq lobes ; quelquefois même elles sont découpées jusqu’à la moitié du limbe ; le pourtour en est lisse et entier dans certaines variétés, denté et épineux dans d’autres. Le melon est monoïque, c’est-à-dire qu’il porte des fleurs mâles et des fleurs femelles, distinctes les unes des autres, mais réunies sur le même individu. Ces fleurs sont assez petites, munies d’une corolle jaune à cinq divisions et variant de 0m,02 à 0m,04 de diamètre ; la fleur femelle surmonte l’ovaire, qui, dans presque toutes les variétés, est ovoïde au moment de la floraison et présente déjà au moins la grosseur d’une belle noisette. Les insectes, et principalement les abeilles et les bourdons, visitent en grand nombre les fleurs de melons et suffisent presque toujours à en assurer la fécondation ; cependant, dans les cultures forcées ou lorsqu’on veut être certain de conserver une variété pure de tout mélange, il peut être plus avantageux d’opérer la fécondation avec un pinceau ou avec une fleur mâle dépouillée de sa corolle. Le fruit présente de telles variations de forme, de grosseur et de couleur, qu’il est difficile d’en donner une description générale. Il s’en rencontre en effet de ronds, de plats et d’allongés, depuis la forme d’un potiron jusqu’à celle d’un concombre. La couleur n’est pas moins sujette à varier, car elle va du blanc au noir en passant par toutes les teintes du vert et du jaune, sans parler des panachures les plus diverses. La surface en est souvent marquée de rides devenant, pour ainsi dire, subéreuses et se marquant en relier sur le fruit : on leur donne le nom de broderies. D’autres fois les fruits sont couverts de proéminences plus ou moins grandes et plus ou moins saillantes, que l’on appelle gales ou verrues. Enfin la surface du fruit est tantôt unie et tantôt divisée par un certain nombre de sillons allant du pédoncule à l’œil ou cicatrice laissée par la chute de la fleur; ces sillons laissent entre eux un certain nombre de côtes, habituellement de neuf à douze, qui sont plus