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céleri.

La culture, en développant dans le céleri, soit les pétioles des feuilles, soit la racine, en a fait deux plantes très distinctes, autant par leur emploi que par les soins de culture qu’elles demandent. Nous allons donc décrire séparément les Céleris à côtes et les Céleris-raves.


Céleri à côtes.


Noms étrangers : all. Bleich-Sellerie. dan. Blad-Selleri.


C’est assurément la classe la plus anciennement connue et celle qui est cultivée le plus généralement. Ce céleri demande une bonne terre riche, douce, bien fumée, et plutôt fraîche ou même humide que sèche. On n’a pas rhabitude de le semer en place. Les premiers semis se font sur couche en janvier, février ou mars ; le plant, encore petit, se repique sur couche et n’est mis en place qu’à la fin d’avril ou au commencement de mai : les semis suivants, qui se continuent jusqu’au mois de juin, pour obtenir des côtes nouvelles et tendres pendant toute l’année, se font en pleine terre. Le plant

Céleri plein blanc.
réd. au sixième.

n’est pas repiqué en pépinière, mais éclairci et laissé en place jusqu’au moment d’être planté à demeure. La plantation se fait en lignes, à une distance de 0m,25 ou 0m,30 en tous sens, et les soins de culture ne consistent plus qu’en binages et en arrosages abondants et fréquents, le céleri aimant beaucoup l’eau.

Avant d’employer les côtes de céleri comme légume, on les blanchit en les privant de lumière. Ce résultat s’obtient de plusieurs manières. On peut blanchir la plante sur place, en recouvrant les feuilles intérieures par celles du dehors et en les fixant au moyen de plusieurs liens ; on entasse de la terre tout autour jusqu’à ce que les dernières feuilles dépassent seules la butte ainsi formée. D’ordinaire ce buttage ne se fait pas en une seule fois: on enterre d’abord la plante seulement jusqu’au tiers de sa hauteur, puis huit ou dix jours après jusqu’aux deux tiers, et enfin on complète le buttage au bout de huit autres jours. Quelquefois on enlève les pieds de céleri en mottes, et on les plante côte à côte dans une tranchée qu’on remplit ensuite de terre; d’autres fois encore on le plante dès le printemps dans des fosses où on le blanchit quand la saison est venue, et sans le déplanter, au moyen de la terre qui provient de l’ouverture de la tranchée et qui a été laissée à côté.