Page:Vimar - Le Boy de Marius Bouillabès.djvu/92

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entretien et, les larmes dans la voix, il m’avoua que quelque heureux qu’il eût été de me donner le doux nom de beau-frère, il était obligé d’y renoncer devant l’antipathie manifestée par sa sœur à l’égard de mes fâcheuses habitudes.

« C’était la ruine de toutes mes espérances, de tous mes rêves. J’eus beau me défendre, jurer sur tous les dieux de l’Inde, et Dieu sait s’ils sont nombreux, que je n’étais pour rien dans les disparitions miraculeuses qui s’opéraient dans le hall, il secouait doucement la tête semblant ne pas en croire un mot.

« Cependant, en galant homme, il me déclara qu’il était persuadé de la vérité de mes paroles, mais qu’il ne fallait pas espérer toutefois convaincre miss Angelica de mon innocence, car elle était un peu entêtée, et que le mieux était de renoncer à nos projets.

« Je passai une nuit horrible, il me fallait quitter à tout jamais le lendemain cet asile délicieux, ce port de salut, où j’avais espéré couler d’heureux jours entre une épouse adorée et un ami charmant.

« Je roulais les plus tristes pensées dans ma tête au sein de la solitude nocturne, quand, tout à coup, j’entendis distinctement dans le hall, sur lequel s’ouvrait ma chambre, le frottement d’une allumette ; je m’y précipitai… que vis-je, grand Dieu !