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II

Le mot de vierge, que G. Sand emploie quelquefois, en parlant d’elle-même, n’est-il pas bien singulier ? Que veut-elle dire par là ? Prétend-elle imposer à ses amis ? Mais tous connaissent sa vie irrégulière. C’est après une série d’aventures qu’elle écrit à Sainte-Beuve la phrase déjà citée : « Moi austère, et presque vierge, j’étais hideuse dans mon égoïsme et mon isolement… »

Plus tard, en 1847, elle se servira de la même expression, à l’occasion de sa rupture avec Chopin :

« Il y a sept ans que je vis comme une vierge avec lui et les autres. »[1].

Dès 1836, G. Sand faisait cette confidence à Zoé Leroy : « Quoi qu’on fasse sur moi les contes les plus absurdes, au milieu d’une vie

  1. W. Karénine : G. Sand et ses œuvres. Lettre de G. Sand au comte Grzymala, III, 571.