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Page:Vingtrinier — Histoire de l’Imprimerie à Lyon, 1894.pdf/414

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affirmait que les Privilèges illimités étant invalides, on n’a pas à en tenir compte, d’autant plus qu’ils sont opposés au bien public, « tarissent la source des richesses de la libraire, » et qu’on peut interjeter appel du jugement rendu.

J’ignore quel sort a eu l’appel.


Jean-François LOS RIOS

Il fut libraire à Lyon et y a écrit divers ouvrages, d’un goût bizarre, sur les hommes, les choses et les évènements.

Né à Anvers, non en 1728, ainsi que le disent MM. Péricaud, Dériard, Michaud, etc., mais l’année auparavant, il fut baptisé dans l’église de Saint-Jacques d’Anvers, le 23 janvier 1727[1] et vint s’établir à Lyon, en 1766. Il y passa trente ans, s’y créa de nombreuses relations, y eut des amis et s’y fit remarquer par ses originalités ; il avait beaucoup voyagé, avait parcouru la Hollande, la France, l’Angleterre, l’Italie, en faisant un nombre infini de métiers.

Sa famille était originaire d’Espagne, mais, lui resta Flamand et, en quittant Lyon, il alla mourir à Malines, le 24 novembre 1820 ; il était aveugle depuis trois ou quatre ans, à l’époque de son décès, et, presque centaire, n’avait rencontré la fortune nulle part.

Il avait été imprimeur-libraire dans notre ville et il aurait pu se créer une vieillesse heureuse s’il avait eu autant de jugement que d’esprit.

Ainsi, pour son commerce, au lieu de prendre pour associé un bibliophile ou un négociant, il prit son cheval, se réser-

  1. Paul Bergmans, Analectes belgiques, Anvers, 1891, in-8o.