Page:Vinson - Les religions actuelles, 1888.djvu/13

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laïque, dont Sainte-Beuve, du haut de la tribune cléricale du Sénat de l’empire, proclamait hautement les droits sacrés. Je serai suffisamment récompensé de la peine que j’ai prise, si, malgré les erreurs inévitables qui se rencontreront dans les pages ci-après, — homines enim sumus et occupati officiis, comme dit Pline, — j’atteins le but que je me suis proposé : rappeler des détails oubliés, révéler des faits peu connus et provoquer des réflexions capables d’inspirer le culte de l’indépendance et de la vérité. Je reporte d’ailleurs la plus grande partie de ces mérites, s’ils existent, à tous ceux qui ont bien voulu me prêter leur concours : à l’ami dévoué qui a consenti, avec son savoir si étendu et si précis, à relire toutes les épreuves ; aux spécialistes qui m’ont aidé de leurs conseils et m’ont adressé des notes précieuses ; et surtout à celui qui m’a suivi, retenu, encouragé, depuis ma naissance, avec cette incommensurable affection que rien ne remplace et où l’indulgence et la sévérité se confondent, celui à qui je dois tout ce que je sais, tout ce que je vaux, tout ce que je suis,

Tu duca, ta sigaore, e lu maestro !
(Dante, Enfer, I, 48.)

Certaines parties de ce livre paraîtront peut-être trop longues, trop remplies de détails accessoires, trop hors de proportion avec le reste de l’ouvrage ; j’invoquerais la même excuse que Yelleius Paterculus : « Cum hæc particula operis velut formam propositi excesserit, quanquam intelligo mihi in hac tam præcipiti festinatione, quæ me, rotæ pronive gurgitis ac ver-