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INTRODUCTION.

Oppida cæperunt munire, et ponere leges,
Ne quis fur esset, neu latro, neu quis adulter.
Nam fuit ante Helenam cunnus teterrima belli
Causa : sed ignotis perierunt mortibus illi[1]
Quos Venerem incertam rapientes, more ferarum,
Viribus editior cædebat, ut in grege taurus.
Jura inventa metu injusti fateare necesse est,
Tempora si fastosque velis evolvere mundi.

(Horace, Sat. 1, ui, v. 99-112.)

Fpit profecto tempus, humanum genus
Cum belluarum more vitam degeret,
Lucis carentes lucos exesi colens
Aut montis antrum…

(Poète cité par Stobée).

Je renonce à citer Lucrèce, parce qu’il faudrait lui consacrer trop d’espace, mais je renvoie à son cinquième livre où il raconte la naissance du monde, la production des plantes, des arbres, puis des animaux ; où il expose comment il y eut avant l’homme des animaux monstrueux et comment des races entières disparurent par la seule « sélection naturelle » :

… Qucis nil horum tribuit natura, nec ipsa
Sponte sua possent ut vivere…

Comment enfin naquirent les hommes, vigoureux, rudes et sauvages, ignorants, et comment fut inventé le langage :

At varios linguæ sonitus natura subegit
Mittere, et utilitas expressit nomina rerum…
Proinde putare aliquem tunc nomina distribuisse
Itebus et inde homines didicisse vocabula prima,


  1. Cf. Roman de la Rose, v. 11697 à 14702.