Page:Vinson - Les religions actuelles, 1888.djvu/8

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ment de la France et qui croient que l’Inde n’aurait pu que gagner à recevoir son éducation des fils de 1789 au lieu de la subir des Anglais royalistes, religieux et commerçants.

Mais, à l’époque où elles furent découvertes, ces colonnes, apportées en ville, furent couchées sous les arbres qui séparaient la place du cours, où elles restèrent longtemps exposées aux intempéries des moussons et aux injures des passants.

Nous venions jouer par là presque tous les soirs, en sortant du collége, et, dans notre ardeur de jeunes croyants, nous prodiguions les outrages et même les coups de pied à ces vieilles idoles qui n’en pouvaient mais, et qui se comportaient avec nos talons un peu comme la lime de l’horloger avec le serpent de La Fontaine. Nous étions tous imbus des leçons de nos maîtres, les pères missionnaires, qui ne nous ménageaient pas les instructions religieuses et qui entremêlaient de pieuses lectures les explications grecques et latines. Je me souviens entre autres d’un livre que j’ai cherché depuis sans parvenir à le rencontrer, le Don Quichotte philosophe, un monument achevé de sottise et de mauvaise foi, où un certain libre penseur, M. Hablard, cite à tort et à travers Voltaire, Rousseau, d’Holbach, et est toujours honteusement réfuté par de simples paysans ou par des enfants armés de leur catéchisme ; pendant qu’il va ainsi discourir à travers les champs, sa fille qu’il a élevée « philosophiquement » se fait enlever par un