Aller au contenu

Page:Vinson - Manuel de la langue hindoustani.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’ai, dans tout le cours de la Grammaire, employé concurrement les deux écritures, arabe et hindoue, en les accompagnant d’une transcription aussi exacte que possible. On me reprochera peut-être de ne pas avoir donné assez de détails sur les alphabets, l’écriture, la prononciation ; c’est que beaucoup de choses à mon avis doivent être réservées à l’enseignement oral et que d’autres s’observent d’elles-même. Ainsi, était-il nécessaire de faire voir que, dans les mots très nombreux empruntés au persan, l’a bref garde sa prononciation et ne sonne pas é ? Nous disons chikasta, agar, etc., et non chikesté, égér, etc. La raison en est fort simple : à l’époque de l’invasion persane, cet affaiblissement ne s’était pas encore produit dans la langue des conquérants et l’Inde a conservé la vieille prononciation. J’ai distingué l’ê et l’î, à la fin des mots, par les signes respectifs ے et ی cela n’est pas d’usage général et absolu, mais c’est commode et fort utile au point de vue de la distinction des formes grammaticales[1]. En revanche, je n’ai pas insisté sur l’habitude plus générale, au moins dans les livres imprimés, de réserver à la marque de l’aspiration cette forme médiane du qu’on a appelée l’h papillon et qui, dans ce livre, a cette figure ھ ; on l’aura facilement remarqué. Peut-être aurais-je pu dresser aussi un tableau comparatif des deux alphabets ; mais j’ai préféré laisser au lecteur le soin de le faire lui-même, si cela lui paraît utile.

Mais c’est surtout en ce qui concerne la grammaire proprement dite, c’est à dire la morphologie et la syntaxe, que ce livre prêtera à la critique. On y relèvera sans

  1. Dans le conte du Prince et de Gulândâz (p. 126-143 ci-après), cette distinction n’a pas été observée afin d’habituer les élèves à reconnaître les formes grammaticales.