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M. PAUL SUIT UN COURS.

seur de celui du rez-de-chaussée : de distance en distance, il a posé de gros corbeaux à 0,60 c. au-dessus du sol ; sur ces corbeaux, il a bandé des arcs de 0,25 c. de saillie, et sur ces arcs, qui remplacent le surplus d’épaisseur où le contre-mur dont je vous parlais tout à l’heure, il a bandé son berceau de voûte. Ce croquis perspectif nous fera bien saisir ce système de structure. Ainsi le mur supérieur laisse-t-il la voûte indépendante et s’élève d’aplomb sur ses parements inférieurs.

« Vous avez compris, n’est-ce pas ? Eh bien, allons voir ce petit escalier que peut-être vous n’avez jamais examiné attentivement. Il a quatre pieds anciens de largeur, ou 1m,30, ce qui était la largeur suffisante pour descendre facilement les queues de vin. Voyez (fig. 11) : la voûte rampante se compose d’autant d’arcs superposés qu’il y a de marches ; cela est très-bien vu, solide, et facile à construire. En effet, quand on a posé les marches en pierre, sur celles-ci on établit successivement un même cintre de bois qui, bien entendu, ressaute à chaque marche, et, sur ce cintre, on pose un arc, ce qui se fait rapidement, les pierres étant taillées d’avance. Ainsi les arcs suivent le profil de ces marches, et en une journée le cintre étant reporté, après la fermeture de chaque arc, sur la marche suivante, en commençant par celle du bas, deux hommes peuvent bander cinq ou six de ces arcs. S’il y a douze marches, en deux jours on peut donc fermer cette voûte rampante. Voici comme il faut indiquer cette construction en coupe perspective et en géométral dans votre résumé d’aujourd’hui, A et B.

« Montons au rez-de-chaussée : voyez à l’intérieur comme les murs laissent paraître des efflorescences qui ressemblent à du coton cardé. C’est le salpêtre qui se forme dans l’intérieur de la pierre et qui, par l’effet de l’humidité du sol, se cristallise sur le parement. Ce salpêtre altère la pierre, finit par la ronger, et fait tomber, toute peinture que l’on préten-