Page:Viollet-le-Duc, Histoire d une maison, 1873.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE VI

COMME QUOI M. PAUL EST INDUIT À ÉTABLIR CERTAINES DIFFÉRENCES ENTRE LA MORALE ET LA CONSTRUCTION.

Lorsque, le soir, le compte rendu rédigé par Paul fut lu en famille, M. de Gandelau interrompit la lecture à cette phrase infidèlement reproduite : « Le bien n’est que l’absence du mal. »

« Oh ! oh ! dit le père : la charité est autre chose que l’absence du mal. Si tu ne donnes rien au pauvre qui te demande du pain ; si, sachant nager, tu ne cherches pas à sauver un homme qui se noie, tu ne fais pas de mal, mais tu ne fais pas le bien.

— Ce n’est pas, reprit le grand cousin en souriant, tout à fait ce que j’ai dit à Paul. À propos des défauts constatés dans les constructions, j’ai dit, je crois, que le bon est l’absence du mal ; c’est-à-dire qu’en fait de constructions, et peut-être en beaucoup d’autres choses qui tiennent à l’ordre purement matériel, éviter ce qui est mauvais, c’est faire bien,