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arcatures de rez-de-chaussée. Ces sortes d’arcatures sont généralement placées, dans l’architecture française, à l’intérieur, sous les appuis des fenêtres basses, et forment une série de petites arcades aveugles entre le sol et ces appuis. Les grandes salles, les bas côtés des églises, les chapelles, sont presque toujours tapissés dans leurs soubassements par une suite d’arcatures peu saillantes portées par des pilastres ou des colonnettes détachés reposant sur un banc ou socle de pierre continu. Nous donnons comme premier exemple de ce genre de décoration une travée intérieure des bas côtés de la nef de la cathédrale du Mans (1).


Dans cet exemple qui est du XIe siècle, la construction des maçonneries semble justifier l’emploi de l’arcature ; les murs sont bâtis en blocages parementés en petits moellons cubiques comme certaines constructions gallo-romaines. L’arcature, par son appareil plus grand, la fermeté de ses pieds-droits monolithes, donne de la solidité à ce soubassement en le décorant, elle accompagne et couronne ce banc qui règne tout le long du bas côté. Le plus souvent même à cette époque, les arcatures sont supportées par des colonnettes isolées ornées de bases et de chapiteaux sculptés ; nous choisirons comme exemple