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par les Normands en Angleterre, ont conservé leurs charpentes sur les grandes nefs, les bas côtés seuls étant voûtés. Nous citerons, parmi les églises françaises, la petite église de Saint-Jean de Châlons-sur-Marne, dont la nef, qui date de la fin du XIe siècle, conserve encore sa charpente masquée par un berceau en planches fait il y a peu d’années ; l’église du Pré-Notre-Dame, au Mans, de la même époque, qui n’avait dans l’origine que ses bas côtés voûtés ; les grandes églises abbatiales de la Trinité et de Saint-Étienne de Caen, dont les nefs devaient être certainement couvertes primitivement par des charpentes apparentes, etc. À Saint-Remy de Reims il existe une galerie supérieure, aussi large que le bas côté, qui était aussi très-probablement voûtée de la même manière. Nous avons supposé dans la figure (13) les charpentes des bas côté enlevées, afin de laisser voir l’extrados des berceaux de ces bas côtés.

On ne tarda pas, dans quelques provinces, à profiter de ce dernier parti pour contre-butter les voûtes, qui remplacèrent bientôt les charpentes des nefs principales. Dans la partie romane de la nef de la cathédrale