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arriver la pénétration des portions de voûtes cintrées suivant les formerets plein cintre jusqu’à la clef du grand berceau également plein cintre de la nef, ils eurent recours à des tâtonnements très-curieux à étudier (voy. Voûte).

Voici une vue perspective de l’intérieur de cette nef regardant vers l’entrée, qui donne l’idée du système adopté (21), et n’oublions pas que cette nef était élevée au commencement du XIIe siècle, peu de temps après celle de Cluny, et que par conséquent l’effort était considérable, le progrès bien marqué, puisque la nef de l’église de Cluny était encore voûtée en berceau plein cintre, et que même après la construction de la nef de Vézelay, vers 1150, à Autun, à Beaune, à Saulieu, on construisait encore des voûtes en berceau (ogival, il est vrai) sur les grandes nefs, ainsi que l’indique la figure (20). L’innovation tentée à Vézelay n’eut pas cependant de bien brillants résultats, car si ces voûtes reportaient leur poussée sur des points isolés, au droit des piles, elles n’étaient épaulées que par des contre-forts peu saillants, elles firent déverser les murs, déformer les voûtes des bas côtés ; et il fallut après que quelques-unes d’elles se furent écroulées, et toutes les autres aplaties, construire à la fin du XIIe siècle des arcs-boutants pour arrêter l’effet de cette poussée. À Cluny comme à Beaune, comme à la cathédrale d’Autun,