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veau mode, les piles ABCD furent également poussées et chargées, les fenêtres ouvertes sous les formerets AC, BD, démasquées ; les clefs G ne furent élevées qu’à une hauteur égale au rayon AG au-dessus des naissances des arcs ; et les triangles ABG, CDG plus petits, purent être remplis sans qu’on fût obligé de donner beaucoup de flèche aux lignes de clefs GH. Il fut facile alors de maintenir les sommets des formerets et les clefs G, H au même niveau, et par conséquent de poser les charpentes immédiatement au-dessus des fenêtres hautes en tenant compte seulement des épaisseurs des clefs des formerets et de la voûte, épaisseurs gagnées à l’extérieur par la hauteur des assises de corniche.

La coupe transversale que nous donnons ici (26) sur IK, fait voir comment les constructeurs étaient arrivés dès les premières années du XIIIe siècle à perdre en hauteur le moins de place possible dans la combinaison des voûtes, tout en ménageant des jours supérieurs très-grands destinés à éclairer directement le milieu des nefs. Il avait fallu cinquante années aux architectes de la fin du XIIe siècle pour arriver des voûtes encore romanes d’Autun et de Vézelay à ce grand résultat ; et de ce moment toutes les constructions des édifices religieux dérivent de la disposition des voûtes ; la forme et la dimension des piles, leur espacement, l’ouverture des fenêtres, leur largeur et hauteur, la position et la saillie des contre-forts, l’importance de leurs pinacles, la force, le nombre et la courbure des arcs-boutants, la distribution des eaux pluviales, leur écoulement, le système de couverture, tout procède de la combinaison des voûtes.