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comme on porte un enfant. Cette âme est représentée alors sous la figure d’une jeune femme drapée et couronnée. Ce charmant sujet, empreint d’une tendresse toute divine, devait inspirer les habiles artistes de cette époque ; il est toujours traité avec amour et exécuté avec soin. Nous donnons un bas-relief en bois du XIIIe siècle existant à Strasbourg, et dans lequel ce sujet est habilement rendu (2). On voit, dans la chapelle du Liget (Indre-et-Loire), une peinture du XIIe siècle de la mort de la Vierge ; ici l’âme est figurée nue ; le Christ la remet entre les bras de deux anges qui descendent du ciel.

Dans les vitraux et les peintures, la possession des âmes des morts est souvent disputée entre les anges et les démons ; dans ce cas, l’âme que l’on représente quelquefois sortant de la bouche du mourant est toujours figurée nue, les mains jointes, et sous la figure humaine jeune et sans sexe.

AMORTISSEMENT, s. m. Mot qui s’applique au couronnement d’un édifice, à la partie d’architecture qui termine une façade, une toiture, un pignon, un contre-fort ; il est particulièrement employé pour désigner ces groupes, ces

frontons contournés décorés de vases, de rocailles, de consoles et de volutes, si fréquemment employés pendant le XVIe siècle dans les parties supérieures des façades des édifices, des portes, des coupoles, des