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représente l’une des visions d’Ézéchiel[1] ; trois béliers munis de roues entourent le prophète[2]. Dans le siège du château de Beaucaire par les habitants de cette ville, le bosson est employé (voir plus loin le passage dans lequel il est question de cet engin). Enfin, dans les Chroniques de Froissard, et, plus tard encore, au siège de Pavie, sous François Ier, il est question du bélier. Mais après les premières croisades, les ingénieurs occidentaux qui avaient été en Orient à la suite des armées, apportèrent en France, en Italie, en Angleterre et en Allemagne quelques perfectionnements à l’art de la fortification ;

le système féodal organisé mettait en pratique les nouvelles méthodes, et les amélioraient sans cesse, par suite de son état permanent de guerre. À partir de la fin du XIIe siècle jusque vers le milieu du XIVe, la défense l’emporta sur l’attaque, et cette situation ne changea que lorsqu’on fit usage de la poudre à canon dans l’artillerie. Depuis lors, l’attaque ne cessa pas d’être supérieure à la défense.

Jusqu’au XIIe siècle, il ne parait pas que les villes fussent défendues

  1. Bible, n°6, t. III, Bibl. Imp., anc. F. latin, manusc. du Xe au XIe siècle. Nous devons ces deux calques à l’obligeance de M. A. Darcel.
  2. « .. Figurez un siége en forme contre elle, des forts, des levées de terre, une armée qui l’environne, et des machines de guerre autour de ses murs… Prenez aussi une plaque de fer, et vous la mettrez comme un mur de fer entre vous et la ville : puis regardez la ville d’un visage ferme…, » etc. (Ezéchiel, chap. IV, vers. 2 et 3.) Ezéchiel tient en effet la plaque de fer, et autour de lui sont des béliers.