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Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 1.djvu/37

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tienne p. 71). À la cathédrale de Reims, on voit une admirable série de statues d’anges placées dans les grands pinacles des contre-forts (1).

Ces anges sont représentés drapés, les ailes ouvertes, nu-pieds, et tenant dans leurs mains le soleil et la lune, les instruments de la Passion de N. S. ou les différents objets nécessaires au sacrifice de la sainte messe. À la porte centrale de la cathédrale de Paris, au-dessus du Jugement Dernier, deux anges de dimensions colossales, placés des deux côtés du Christ triomphant, tiennent les instruments de la Passion. La même disposition se retrouve à la porte nord de la cathédrale de Bordeaux (2) ; à Chartres, à Amiens (voy. Jugement dernier). À la cathédrale de Nevers, des anges sont placés à l’intérieur, dans les tympans du triforium (3).

À la Sainte-Chapelle de Paris, des anges occupent une place analogue dans l’arcature inférieure ; ils sont peints et dorés, se détachent sur des fonds incrustés de verre bleu avec dessins d’or, et tiennent des couronnes entre les sujets peints représentant des martyrs (4). À la porte centrale de la cathédrale de Paris, bien que la série ne soit pas complète et qu’on ne trouve ni les séraphins ni les chérubins, les deux premières voussures sont occupées par des anges qui sortant à mi-corps de la gorge ménagée dans la moulure, semblent assister à la grande scène du Jugement Dernier, et forment, autour du Christ triomphant, comme une double auréole d’esprits célestes. Cette disposition est unique, et ces figures, dont les poses sont pleines de vérité et de grâce, ont été exécutées avec une perfection inimitable, comme toute la sculpture de cette admirable porte.

Au Musée de Toulouse, on voit un ange fort beau, du XIIe siècle, en marbre (5), provenant d’une annonciation ; il est de grandeur naturelle,