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formant une forte saillie et destinés à porter un poids en bascule (3).

Mais c’est surtout dans les ouvrages de charpente que la queue d’aronde a été employée pendant le moyen âge. Les entraits des fermes dans les charpentes de combles des XIIIe, XIVe et XVe siècles sont généralement assemblés dans les sablières doubles en queue d’aronde et à mi-bois (4),

afin d’arrêter la poussée des chevrons portant ferme et reposant sur ces sablières d’un entrait à l’autre (voy. Charpente). L’usage des languettes et embrèvements étant peu commun dans la menuiserie antérieure au XVe siècle, les membrures des huis, les madriers, sont souvent réunis par des queues d’aronde entaillées à mi-bois (5). Dans ce cas, les menuisiers ont eu le soin de choisir, pour les queues d’aronde, des bois très-durs et tenaces, tels que l’orme, les parties noueuses du noyer ou du chêne.

Les architectes des XVe et XVIe siècles usèrent et abusèrent de la queue d’aronde en pierre pour maintenir de grands encorbellements, pour