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encore ce profil, déjà trop plat pour une pile de ce diamètre. Ce n’est pas ainsi que procédaient les maîtres, les architectes tels que Robert de Luzarches, Pierre de Corbie, Pierre de Montereau et tant d’autres sortis des écoles de l’Île de France, de la Champagne, de la Picardie et de la Bourgogne ; ils ne donnaient rien au hasard, et ils se rendaient compte, dans leurs compositions d’ensemble comme dans le tracé des moindres profils, en praticiens habiles qu’ils étaient, des effets qu’ils voulaient produire.

Qu’on ne s’étonne pas si, à propos des bases, nous entrons dans des considérations aussi étendues. Les bases, leur compositions leurs profils, ont, dans les édifices, une importance au moins égale à celle des chapiteaux ; elles donnent l’échelle de l’architecture. Celles qui sont posées sur le sol étant près de l’œil deviennent le point de comparaison, le module qui sert à établir des rapports entre les moulures, les faisceaux de colonnes, les nervures des voûtes. Trop fines ou trop accentuées, elles feront paraître les membres supérieurs d’un monument lourds ou maigres[1].

  1. Combien d’édifices, dont l’effet intérieur était détruit par ces amas de chaises ou