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bois intermédiaire, ici il y en a deux, se coupant à angle droit, à cause de l’énorme hauteur de cette charpente et pour donner plus de fixité au poinçon central. L’un de ces deux pans de bois ne s’élève que jusqu’au second étage ; les deux derniers étages restants ne conservent plus qu’un seul pan de bois de refend pour permettre le jeu des grosses cloches. La fig. 8 donne le plan de l’enrayure supérieure de ce beffroi, au sommet duquel est posé un chemin de service et une galerie vitrée recouverte de plomb. La fig. 9 donne l’un des quatre pans de bois latéraux, la fig. 10 le pan de bois de refend s’élevant jusqu’au faîte de la charpente. Le second pan de bois de refend, à angle droit, est en tout semblable à celui-ci, si ce n’est qu’il n’existe que jusqu’au point A. L’ensemble de l’ouvrage est garni tout autour d’abat-sons recouverts de plomb, et ces abat-sons tenant seulement à la charpente, suivent ses mouvements sans que les oscillations puissent agir sur les piliers en pierre de la tour. C’est donc là, conformément à la méthode ancienne, un ouvrage complètement indépendant de la maçonnerie, garni de ses accessoires et garanti des intempéries par les ouïes qui sont destinées à rabattre le son des cloches. La pluie qui s’introduit par les longues baies de la tour, fouettée par le vent, rencontre une construction isolée bien couverte, s’égoutte d’un abat-son sur l’autre jusqu’au point B où un trottoir libre, isolé de la maçonnerie et recouvert également de plomb, la renvoie sur les galeries en pierre extérieures. Lorsque le bourdon suspendu en C est en branle, à grande volée, l’oscillation de ce beffroi à son sommet est de cinq centimètres environ, à peine sensible au niveau B des galeries, et inappréciable au-dessus de l’enrayure basse[1].

  1. Cette charpente, qui a remplacé un beffroi du XVIIe siècle, a été exécutée en beau bois de chêne par M. Bellu, entrepreneur.