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ce qu’il est plat au lieu de présenter une portion de sphère. Il est généralement taillé, ainsi que l’indique la fig. 2, quelque peu biseauté sur les bords pour éviter la sécheresse et la maigreur produites par des coupes à angle droit. Les besants ont cet avantage, dans la décoration, de donner, à peu de frais, beaucoup de richesse et de légèreté aux membres de l’architecture auxquels ils sont appliqués ; leur surface plane, accrochant vivement la lumière, les fait distinguer à une grande distance malgré leur ténuité ; ils rompent la monotonie des moulures fines répétées et d’un profil plat, préférées par les architectes du XIIe siècle ; ils ont enfin, malgré leur peu d’importance comme dimension, une fermeté qui convient parfaitement à des constructions de pierre. Les besants disparaissent au XIIIe siècle, pour ne plus reparaître dans la décoration architectonique.

BESTIAIRES, s. m. On désigne par bestiaires les recueils, fort en vogue pendant le moyen âge, qui contiennent la description des animaux réels ou fabuleux de la création. Ces descriptions sont presque toujours accompagnées de vignettes. Pendant les XIe, XIIe et XIIIe siècles, ces bestiaires, copiés et annotés dans les monastères, sur les auteurs de l’antiquité, avec force variantes et nouvelles histoires, avaient un sens symbolique. Les qualités ou les défauts de chaque animal étaient présentés comme une figure de l’état de l’âme humaine, de ses vices ou de ses vertus, comme une personnification de l’Église ou même de Jésus-Christ. Le bestiaire en prose picarde du commencement du XIIIe siècle, donné tout au long dans les Mélanges archéologiques des RR. PP. A. Martin et