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peu près égales, répétées.

Les billettes disparaissent avec les dernières traces de l’architecture romane.

BISEAU, s. m. Se dit d’une arête abattue. Les constructeurs, pendant la période ogivale, évitaient les arêtes vives, à angle droit, surtout dans les parties inférieures des édifices ; et lorsque ces arêtes n’étaient pas masquées par des colonnettes ou adoucies par des moulures, ils se contentaient souvent de les tailler en biseau. Les tableaux des portes, des fenêtres, dans l’architecture civile, sont presque toujours biseautés à l’extérieur ; on évitait ainsi les écornures, et plus encore les saillies gênantes des arêtes vives sur les points des édifices où la circulation est active. Ce principe se trouve appliqué également à la charpente et à la menuiserie ; les bois équarris sont souvent biseautés sur leurs arêtes.

Voici (1) un exemple d’une baie, dont toutes les arêtes extérieures sont biseautées. Parfois le biseau n’existe que là seulement où l’arête saillante gênerait le passage ; le linteau et l’extrémité supérieure des piédroits hors de la portée de la main conservent leurs arêtes pures (2). Dans les ouvrages de charpente, les biseaux s’arrêtent au droit des assemblages, afin de laisser aux bois toute leur force sur ces points.

La fig. 3 donne un poinçon et un entrait biseautés, conformément à cette méthode. Les retraites de soubassements de la maçonnerie sont toujours, dans l’architecture ogivale, ou moulurées, ou biseautées, en