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Dès le XIVe siècle, les bretèches ne furent pas seulement des ouvrages d’architecture militaire ;

les maisons de ville étaient garnies, sur la façade du côté de la place publique, d’une bretèche, en bois ou maçonnée, sorte de balcon d’où l’on faisait les criées, où on lisait les actes publics, les proclamations et condamnations judiciaires. On disait bretéquer pour proclamer. On voit encore à l’hôtel de ville d’Arras les restes d’une bretèche couverte qui était posée en encorbellement sur le milieu de la façade. La bretèche de l’hôtel de ville de Luxeuil est encore entière. Cette disposition fut adoptée dans tous les édifices municipaux d’Europe. En Italie, ce sont des loges élevées au-dessus du sol au moyen d’un emmarchement, comme au palais de Sienne, ou des portiques supérieurs, ou des balcons, comme au palais des Doges de Venise. En Allemagne, non-seulement les édifices publics sont garnis de bretèches, mais les