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trône de l’évêque placé derrière à l’abside. Tout autour, dans des collatéraux larges, la foule ;

à l’entrée du chœur, donnant sur le transsept, une tribune pour lire l’épître et l’évangile ; les stalles du chapitre dans le chœur des deux côtés de l’autel. La cathédrale, dans cet état, c’est-à-dire au moment où elle prend une grande importance morale et matérielle, se rapproche plus de la basilique antique que des églises monastiques, déjà toutes munies, à l’abside au moins, de nombreuses chapelles. C’est une immense salle, dont l’objet principal est l’autel, et la cathedra, le siège du prélat, signe de la justice épiscopale. Le monument vient donc ici pleinement justifier ce que nous avons dit au commencement de cet article. Mais un seul exemple n’est pas une preuve ; ce peut être une exception. Examinons d’autres cathédrales de la France d’alors.

À Bourges, il existait encore, au milieu du XIIe siècle, une cathédrale bâtie pendant le XIe, d’une dimension assez restreinte, si l’on en juge par la crypte qui existe encore au centre du chœur et qui donne le périmètre de l’ancienne abside. En 1172, l’évêque Étienne projette de bâtir un nouvel édifice[1]. Toutefois, il ne paraît pas que l’exécution de ce grand monument

  1. En 1160, on jette les fondements de la cathédrale actuelle de Paris ; en 1172,