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nord, à la fin du XIIe siècle, la reconstruction de la plupart des cathédrales romanes est provoquée par des incendies, comme si ce fléau avait voulu venir en aide aux tendances de l’épiscopat et des populations urbaines.

À Angoulême, une cathédrale avait été bâtie au commencement du XIIe siècle, elle se composait d’une nef à quatre coupoles, avec une abside et quatre chapelles rayonnantes (41).


Vers le milieu de ce siècle, alors que sur une grande partie du territoire de la France actuelle on élevait ou on songeait à élever de nouvelles cathédrales plus vastes, on se contenta d’agrandir la cathédrale d’Angoulême, par l’adjonction des deux transsepts surmontés de deux tours[1], et on enrichit l’intérieur de la nef en incrustant des colonnes engagées, et quelques détails d’architecture. La façade occidentale fut reconstruite et couverte de sculpture. De la primitive église, la première travée de la nef demeure seule intacte. À l’extérieur, les couronnements furent refaits.

Nous donnons (42), en A, la coupe sur le transsept nord de cette église, et en B la coupe transversale sur la nef[2]. Les adjonctions et les réparations à l’église primitive de Saint-Pierre d’Angoulême ne modifient pas le

  1. Seule la tour du nord existe aujourd’hui.
  2. Nous devons ces dessins à notre ami, M. Abadie, architecte de la cathédrale d’Angoulême, qui vient de terminer avec autant de bonheur que de talent le démontage et la reconstruction pièce par pièce de la belle tour dont nous donnons la coupe.