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goutterots fussent chargés, ou jusqu’à ce que les mortiers des voûtes eussent acquis toute leur dureté, c’est-à-dire jusqu’au décintrage (voy. Construction).

Voici (1) comment sont posées les chaînes de bois et les grands crampons ou crochets destinés à recevoir un tirant, en supposant les assises supérieures enlevées ; et (2) la coupe du mur avec la position du chaînage A et du crochet en fer B sous le sommier des grands arcs doubleaux.

En démolissant la tour de l’église abbatiale de Saint-Denis, qui datait du milieu du XIIe siècle, on trouva, à chaque étage, un chaînage en bois d’un fort équarrissage chevillé par des chevilles en fer aux retours d’équerre, ainsi que l’indique la fig. 3, et noyé dans le milieu des murs. La pourriture de ce chaînage formant un vide de près de 0,30 c. de section dans l’épaisseur de la maçonnerie et sur tout son pourtour, n’avait pas peu contribué à déterminer l’écrasement des parements intérieurs et extérieurs. Des croix horizontales en bois venaient en outre s’assembler dans les milieux des longrines, à chaque étage, comme l’indique la fig. 4, et devaient relier les quatre trumeaux de la tour entre les baies ; mais ces croix, visibles à l’intérieur, avaient été brûlées, au XIIIe siècle, avant la construction de la flèche.

Nous trouvons encore, pendant la première moitié du XIIIe siècle, des chaînages en bois dans les constructions militaires et civiles. Le donjon du château de Coucy laisse voir, à tous ses étages, au niveau du sommet des