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couvrent d’animaux traités avec une rare énergie, modelés simplement, d’un caractère étrange et plein de style. On en jugera par l’exemple que nous donnons (12), copié sur un chapiteau du porche de l’église de Moissac (partie du XIe siècle).


Cette sculpture, dessinée avec vigueur, coupée dans une pierre dure par une main habile, n’est cependant pas exempte de finesse ; la netteté de la composition, la franche disposition des masses, n’excluent pas la délicatesse des détails, comme le fait voir, autant que possible, notre gravure. Les articulations, les mouvements de ces lions fantastiques ayant une seule tête pour deux corps sont vrais, bien compris dans le sens de la décoration monumentale ; la sculpture est peu saillante, afin de ne pas déranger la silhouette du chapiteau, dont la forme est trapue comme celle de tous les chapiteaux de grosses colonnes. Car il est, dès l’époque romane, un fait à remarquer, c’est que la hauteur