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Au XIIe siècle, les bagues étaient souvent décorées par des feuilles, des perles, des pointes de diamant. Voici des exemples, 1o d’une bague ornée de feuilles tenant aux colonnettes du bas-côté du tour du chœur de la cathédrale de Langres (2) (milieu du XIIe siècle) ;

et 2o d’une bague des colonnettes des bas-côtés de la nef de la cathédrale de Sens (3) (fin du XIIe siècle) présentant un large profil avec billettes.

Au commencement du XIIIe siècle, les bagues ne se composent plus que de profils minces sans ornements, ainsi qu’on peut l’observer dans le bas-côté du croisillon sud de la cathédrale de Soissons, dans la nef de la cathédrale de Laon, dans le chœur de l’église de Vézelay (4) et dans un grand nombre d’édifices du nord et de l’est de la France. Quelquefois aussi les bagues tiennent à des colonnes isolées et ne sont alors qu’un ornement, un moyen de décorer la jonction de deux morceaux de fûts. Un des plus beaux exemples de ce genre de bagues se trouve dans le réfectoire du prieuré de Saint-Martin-des-Champs à Paris (5). Les colonnes qui portent les grandes voûtes divisent la salle en deux travées. Ces colonnes sont très-hautes et composées de deux morceaux de pierre réunis par une bague ; la bague est d’autant plus nécessaire ici, que le morceau inférieur est d’un diamètre plus fort que le fût supérieur (voy. Colonne). Voici encore un exemple