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[château]
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graves que l’archiduc Sigismond d’Autriche, landgrave de l’Alsace supérieure, s’allia avec l’évêque de Strasbourg, landgrave de l’Alsace inférieure, avec les seigneurs de Ribeaupierre, l’évêque et la ville de Bâle, pour avoir raison des seigneurs du Hohenkœnigsbourg. Les alliés s’emparèrent en effet du château, en 1462, et le démolirent. Ce domaine, par suite d’une de ces transmissions si fréquentes dans l’histoire des fiefs, fut cédé à la maison d’Autriche. Dix-sept ans après la destruction du Hohenkœnigsbourg, l’empereur Frédéric IV le concéda en fief aux frères Oswald et Guillaume, comtes de Thierstein, ses conseillers et serviteurs[1]. Ceux-ci s’empressèrent de relever le Hohenkœnigsbourg de ses ruines et en firent une place très-forte pour l’époque, autant à cause de son assiette naturelle que par ses défenses propres à placer de l’artillerie à feu.

Nous donnons (30) le plan de l’ensemble de la place. Pour s’expliquer la forme bizarre de ce plan, il faut savoir que le Hohenkœnigsbourg est assis sur le sommet d’une montagne formant une crête de rochers abrupts dominant la riche vallée de Schelestadt et commandant deux défilés. Les constructions, à des niveaux très-différents, par suite de la nature du sol, s’enfoncent dans un promontoire de roches du côté A, et, se relevant sur un pic en B, suivent la pente de la montagne jusqu’au point C. Les bâtiments d’habitation sont élevés en D, probablement sur l’emplacement du

  1. «Une lettre fort importante,» dit M. Schéegans dans une notice inédite sur le Hohenkœnigsbourg, «que l’empereur écrivit aux magistrats de Strasbourg, et conservée dans les archives de cette ville, donne acte de cette cession. Par cette lettre,