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[château]
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un jardin réservé aux habitants du château. Ce plan fait ressortir ce que nous disions tout à l’heure à propos du goût que la noblesse avait conservé pour les dispositions compliquées du château féodal.


Celui de Creil, quoiqu’il fût naturellement protégé par son assiette au milieu d’une rivière, n’était point fait pour soutenir un siège ; et cependant nous y retrouvons, sinon les tours formidables des châteaux du moyen âge, quantité de tourelles flanquantes, de pavillons en avant-corps uniquement disposés pour jouir de la vue extérieure, et offrir, à l’intérieur, ces cabinets, ces réduits si fort aimés des châtelains. La vue (33) que nous donnons, prise du châtelet A[1], nous dispensera de plus longs commentaires ; elle indique bien clairement que ces tours étroites et ces pavillons saillants n’étaient pas élevés pour les besoins de la défense, mais pour l’agrément des habitants et pour simuler, en quelque sorte, la grande forteresse féodale. On multipliait les guettes, les couronnements aigus,

  1. Cette vue ainsi que le plan sont tirés de l’œuvre de Ducerceau sur les Bâtiments en France, le château étant détruit depuis la Révolution.