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Il serait inutile ici de donner de nombreux exemples des clefs de voûtes du XIVe siècle ; ce sont toujours des rosaces feuillues plus ou moins bien composées et traitées, et qui ne diffèrent pas des rosaces sculptées dans les tympans des gâbles ou sur tout autre membre de l’architecture (voy. Rosace). Mais le XVe siècle apporta dans la sculpture des clefs l’exagération qu’il mit en toute chose. La rosace des clefs d’arcs ogives du XVe siècle forme comme une sorte de découpure à jour plaquée à la rencontre des deux arcs. Au lieu de présenter des couronnes de feuillages, des rosaces, elle s’épanouit en redents compris dans des lignes géométriques et d’une délicatesse de taille qui rappelle les formes propres au métal plutôt que celles qui conviennent à de la pierre. Souvent, ces rosaces sont d’une telle finesse de travail, si bien découpées à jour sur toute leur surface, qu’il a fallu les rapporter après coup, car il eût été impossible de les poser sur l’extrémité des cintres sans les briser. Alors elles sont accrochées à la clef réelle par une tigette de fer qui passe à travers le trou central avec une clavette en travers de ce trou à l’extrados.


Nous donnons (21) une de ces clefs, du milieu du XVe siècle, provenant

    les registres des comptes de l’œuvre de l’église de Troyes (f° 348 à 352), on lit : Qu’en 1463, un certain Jacquet peint, en la clef de l’une des grandes voûtes, les