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[cloître]
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belle salle capitulaire dont les piles d’entrée sont richement décorées de sculptures, d’ornements et de statues d’évêques (voy. Salle capitulaire). Ce cloître, ainsi que ses dépendances, était autrefois crénelé du côté extérieur, afin de pouvoir, au besoin, se défendre contre un coup de main. La construction des galeries est large, simple, bien conçue et bien exécutée.

Voici (27) le plan et (28) l’élévation extérieure d’une des travées du cloître de la cathédrale de Noyon. La claire-voie est complétement à jour, sans verrières, et son archivolte sert de formeret aux voûtes en arcs d’ogives ; du côté du mur, les arcs portent sur des culs-de-lampe sculptés, afin de ne pas gêner la circulation par la saillie de piles engagées. Aujourd’hui, la construction est dérasée au niveau A (fig. 28) ; les gargouilles, pinacles, larmiers et balustrades qui couronnaient certainement la belle corniche feuillue n’existent plus. Nous donnons en B une coupe sur l’axe de la travée, qui fait voir l’extrême simplicité de cette construction, ne consistant réellement qu’en des contre-forts réunis par des archivoltes recevant l’intrados des voûtes. Il est bon d’examiner ce cloître après celui de l’église de Sémur que nous avons donné (fig. 26) ; ces deux petits édifices sont contemporains, ils sont élevés entre les années 1230 et 1240.

On peut observer ici la différence des deux écoles bourguignonne et française : la première hardie, élégante, avec un mélange de rudesse, employant des matériaux résistants et sachant en tirer les avantages